Amine LAALOU, lauréat d'Art'Com Sup Rabat et fondateur de D POP Studio, atelier de graphisme à Rabat, nous raconte son expérience universitaire puis professionnelle, mais partage aussi sa vision du graphisme et son évolution au Maroc. Découvrez les diverses perspectives de ce métier du point de vue d'un designer affirmé!
A. Parlez-nous de votre parcours universitaire puis professionnel ?
A.L: J'ai intégré Art'Com Sup Rabat après mon baccalauréat, dans la section design graphique. Je suis aussi titulaire d'un Master en ingénierie et médiation culturelle de l'université « Sophia Antipolis » de Nice. L’ensemble accompagné de stages en agences. J’ai aussi travaillé sur un projet avec « Ruedi Baur » en France et en suisse. J’ai, ensuite, fondé ma propre entreprise « D POP » en 2012 à Rabat, qui est un studio de design graphique. en parallèle j’enseigne l’infographie à Art’Com Sup Rabat.
A. Quel est votre meilleur souvenir à Art’Com Sup Rabat ?
A.L: Le projet de fin d'étude fût tellement intense au niveau de son élaboration et de la recherche, surtout les trois derniers jours précédent l’affichage. Je m'en souviens encore comme si c’était hier. Avec du recul, je perçois cette période comme une transition de l'étudiant en art vers le designer et artiste que je suis aujourd’hui. Cette formation m’a permis de développer ma méthodologie de travail et mon sens artistique .
A: Comment définiriez-vous votre façon de travailler ?
A.L : en 5 mots :
A: Comment avez-vous décidé de devenir designer?
A.L: C'est une décision qui remonte au lycée. J’ai toujours été attiré par l’art et le design, et c’est tout naturellement que j’ai choisi de vivre de ma passion et de suivre mon rêve.
L’idéal aurait été d’intégrer les beaux arts, mais n'ayant pas de BAC « art plastiques » en poche, la seule solution était d’entamer une année préparatoire dans une école d’art. Durant cette première année j'ai découvert le design graphique, et je m’y suis retrouvé.
Je n'ai pas abandonné mon rêve. Au contraire, je pratique un métier qui utilise tous les codes artistiques, et je garde toujours un lien étroit avec l'art avec un grand A. J’ai même choisi d’intégrer un master en médiation culturelle.
A: Comment trouvez-vous votre inspiration ?
A.L: Dans une de ses interviews, Steve Jobs avait défini la créativité par une simple connection d'éléments, il a continué en donnant l'exemple de créatifs qui n'arrivaient pas à expliquer comment ils ont conçu quelque chose et qu'ils se sentaient coupable car ils se sont juste inspiré en regardant ce que font les autres. Pour Jobs, les créatifs sont capables, grâce à leur capacité d'observation, de relier leurs expériences et de les synthétiser en nouvelles créations. cela est dû, toujours selon Jobs, au fait qu'ils aient plus d'expériences ou bien plus de recul par rapport à leurs vécu, que les autres.
A. Que pensez-vous de l’évolution du domaine du graphisme au Maroc ?
A.L: Le graphisme est omniprésent. Il suffit de regarder autour de vous : packaging, livre, logo site web interface du télephone..etc. Le graphisme a une place très importante dans cette révolution numérique. Les supports changent mais il suffit d'être à jour. Le graphisme, au Maroc se porte très bien et est en constante évolution.
Cependant, j'ai une bonne et mauvaise nouvelle, on va commencer avec la mauvaise (rire). Dans le monde entier les prix des prestations relatifs aux design graphique baissent, due à l'augmentation de l’offre (agences, freelances et offshores (Inde et Chine) ) que personne ne pourra concurrencer. cette augmentation s’explique par la démocratisation numérique.
Ceci d’une part. D’autre part, et c’est la bonne nouvelle, c’est que vous, les étudiants d’Art’ Com, qui aspirez à devenir graphiste, vous avez, grâce à votre formation, le bagage technique culturel et artistique nécessaire pour vous démarquer sur le marché du travail. Les connaissances et le savoir faire que vous aurez acquis durant votre formation vous permettront de mettre en valeur votre travail.